Sophie Morel
Comment la sophrologie peut-elle aider en cas d’addiction ?
L’addiction, c’est quelque chose de complexe, on ne le devient par envie. Et une fois coincé dedans, on a l’impression de ne pas s’en sortir, et la rechute est souvent présente lorsqu’on souhaite se débarrasser de sa dépendance. Pourtant, vous souhaitez vraiment vous en défaire, pouvoir revivre, être heureux. Parmi les solutions proposées, sachez que la sophrologie s’avère être une bonne alliée. Mais d’où vient l’addiction et comment fonctionne-t-elle ? Et enfin, comment la sophrologie peut-elle aider en cas de dépendance ?
On ne devient pas dépend de quelque chose du jour au lendemain et par pure envie. Souvent, c’est pour combler un manque ou quelque chose qui nous permet de survivre psychiquement. Malheureusement, ce n’est qu’une solution temporaire, qui fait qu’avec le contrecoup, les conséquences s’avèrent plus désastreuses qu’il n’y paraît. L’addiction empêchent les personnes concernées de passer à l’acte, mais surtout de créer une certaine routine qui les rassure, les sécurise. C’est lors du retour à la réalité que la dépendance est difficile à gérer.
Les addictions sont propres à chaque individu, selon leur âge, genre, caractère et environnement. Ainsi, une personne qui évolue dans un milieu anxiogène, où il ne se sent pas en sécurité, aura des risques plus accrus d’être touché par la dépendance. L’alcool, les drogues, le tabac sont parmi les addictions les plus répandues. Ces derniers offrent souvent une impression de s’échapper de la réalité, de se sentir invincible, et donc des problèmes auxquels sont confrontés des personnes.
La vitesse à laquelle la dépendance s’installe dépend vraiment de sa nature, de son potentiel addictif et de l’environnement. Par exemple, lorsqu’on a une famille de fumeurs, on aura plus tendance à développer une addiction au tabac.
D’abord, lorsqu’on consomme quelque chose, on y éprouve une sensation de plaisir : le cerveau le perçoit alors comme une récompense, ce qui libère de la dopamine. Cela permet de motiver et d’influencer le comportement (ainsi que la prise de risque). La répétition va alors provoquer au fur et à mesure un certain conditionnement, et comme le cerveau comprend qu’il va en avoir d’autres, va lâcher sa petite dose de dopamine. Le problème, c’est que ça va donc modifier les autres systèmes de neurotransmission, qui deviennent de moins en moins sensibles aux endogènes. Ces dernières sont des substances ou phénomènes nés dans le corps et de causes internes (donc pas par la consommation de quelque chose). La production naturelle d’endorphine diminue. Le corps s’habitue en quelque sorte à la dose prise, et il lui en faut plus. Mais dès que la personne n’en a plus dans le sang, un manque va se faire ressentir. De plus, le plaisir n’est atteint que lorsque la substance extérieure est consommée.
Le taux de dopamine libéré diminue à chaque fois que l’individu consomme. En plus de ça, l’amygdale cérébrale est sévèrement modifiée. Cette dernière est notamment responsable dans la gestion de nos émotions, dans la détection du plaisir, mais surtout la peur et le stress. C’est elle qui nous fait réagir lorsqu’on se retrouve en danger. Donc la prochaine fois que vous vous demandez pourquoi vous avez agi de telle ou telle façon face à une situation, dites-vous que c’est votre amygdale cérébrale qui a pris le contrôle, en quelque sorte. Donc avec cette modification, la personne concernée devient plus angoissée, agressive. La prise habituelle ne fait plus rien, et l’individu va alors prendre une dose plus accrue, afin de retrouver les mêmes effets qu’avant.
Résister aux envies devient si complexe, car les processus gérés par le cortex préfrontal sont perturbés. Cette perte de contrôle est malheureusement le facteur des rechutes. Un véritable cercle vicieux, en somme.
(J’ai parlé de substances, mais cela concerne aussi la pratique de quelque chose en excès !)
Ce que la sophrologie aide à faire, c’est à prendre conscience de son corps, grâce au principe de schéma corporel. Reconnaître qu’on a nos propres limites, qu’on reste humain, après tout. Ne culpabilisez donc pas et essayez de lâcher prise ! Cela incite à devenir plus objectif vis-à-vis de soi-même.
D’ailleurs, la sophrologie s’est largement inspirée du mythe de la caverne de Platon. En effet, sortir de la grotte, c’est s’aventurer en terre inconnue, et c’est souvent cela qui fait peur à nombre d’entre nous. Car on verrait notre routine bousculée, et on aime avoir tout sous contrôle, ou du moins en avoir l’illusion. Lâcher prise est donc important afin de se sentir mieux, de découvrir de nouvelles choses.
La sophrologie propose des exercices simples, et c’est là son atout. Par exemple, inspirer et expirer lentement permet d’aérer le corps, ce qui aide également à avoir les idées plus claires, à se calmer lorsqu’on est en crise. En plus, sachez que votre praticien est là pour vous écouter et vous aider à avancer, il ne vous jugera en aucun cas. De plus l’environnement dans lequel la séance de sophrologie se déroule est propice à la détente : pas de bruit, lumière tamisée, voix douce…
Cette discipline se pratique à long terme : en effet, comme ce changement doit venir de vous, il faudra souvent du temps pour que la répétition des exercices devienne comme une sorte d’automatisme lorsque vous en ressentez le besoin. Au fur et à mesure, l’harmonie entre corps et esprit vous aidera à prendre confiance en vous.
Attention tout de même : il est primordial de consulter votre médecin traitant avant toute chose. Faites-lui part de vos ressentis. Enfin, entourez-vous de bonnes personnes qui vous soutiendront et vous comprendront.